26 octobre 2012
TOUSSAINT
"Quand on est mort, c'est pour longtemps". Pourquoi ai-je mémorisé cette phrase entendue il y a pas mal d'années? Allez savoir... En tout cas son auteur décédé depuis belle lurette n'est jamais revenu.
Nous voilà à la Toussaint. C'est le moment où l'on fête (?) "nos chers disparus". Les tombes sont nettoyées et embellies par des fleurs. Il y a quelques années encore on ne connaissait que les fleurs naturelles : chrysanthèmes et autres pomponnettes.
Les fleurs artificielles les ont supplantées dans la majorité des cas. Il faut dire qu'elles sont jolies et, évidemment, ne se fanent pas à la première gelée. Elles peuvent orner les tombes pendant de longs mois. Le cimetière jouxtant l'église ne reçoit plus que les défunts de familles possédant un caveau.
J'y ai rencontré la fille de mon instit' que je n'avais plus revue depuis plus de soixante ans. Evidemment on ne s'est pas reconnus. Je l'ai identifiée en voyant quel caveau elle nettoyait.
Mon nom est inscrit sur une jolie croix en fer forgé. Non, ce n'est pas une blague, enfin, presque... Il s'agit de la tombe de mon grand-père. Il m'a légué son prénom.
Le nouveau cimetière a été édifié en 1974. En voyant toutes ces tombes je me dis que le temps passe. J'y ai revu la stèle du premier "client", un garçon de sept ans, décédé écrasé par une voiture. Ce sont des choses que l'on n'oublie pas.
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AUX TEMPS ANCIENS.
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A la campagne, tout le monde avait "de la religion". Ou faisait semblant. La pratique des offices religieux c'était sacré (sans jeu de mots) même pour les hommes. La tradition se perd et les prêtres se font rares.
Tout comme les dimanches, deux messes étaient célébrées à la Toussaint. Et, en sus, des vêpres l'après-midi. Ce jour là l'office durait vraiment longtemps, deux heures au moins. La recommandation des défunts citait des personnes décédées depuis de nombreuses années. Cela, à mon estime, était exagéré. A cela il faut ajouter les litanies des saints avec réponse, de quoi remplir deux calendriers. Voici un échantillon : sancte Michaël, ora pronobis, sancte Gabriel, sancte Joannes Baptista...
Jusque mes seize ans au moins, mon père m'obligeait à subir cette mascarade.
Me voilà sur la liste d'attente pour le dernier voyage. Avec, de préférence, des funérailles low cost. Je sais que la file virtuelle n'est plus très longue. Carpe diem.
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UN PEU D'HUMOUR.
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Deux femmes qui ne se connaissaient pas, le visage estompé par une voilette, se croisent au cimetière. Tiens, dit l'une, vous êtes veuve aussi ? Non, moi je suis laide.
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