20 avril 2012
PRETRE A LA CAMPAGNE AU TEMPS JADIS
Sans doute, le "métier" n'est-il plus aussi attractif que par le passé. Les vocations sacerdotales sont rares depuis pas mal d'années. Mon propos n'est pas d'en analyser la cause. Au temps de ma jeunesse, chaque commune disposait d'un prêtre. Plus un vicaire pour les paroisses plus importantes. L'activité religieuse y était importante. Chaque dimanche deux messes étaient célébrées. En sus, l'après-midi, il y avait des vêpres. Et chaque matin à 7 heures une messe était également célébrée à laquelle assistaient quelques vieilles dames. Un soir par semaine, des jeunes filles et des dames se réunissaient pour un "salut", prières, cantiques, etc... Actuellement, faute de "personnel", les prêtres officient pour plusieurs paroisses. Dans mon patelin, une messe toutes les deux semaines. En somme, à son corps défendant, le prêtre n'est pratiquement plus qu'un fonctionnaire. En plus de ses fonctions religieuses, le prêtre avait jadis d'autres activités : visite aux personnes malades, contact avec le corps enseignant, etc... Il était bien informé de la vie du village.
.
"Mon" curé à moi.
.
Sous une apparence un peu austère, c'était un brave homme. La cinquantaine au temps de ma jeunesse. Il avait un accent flamand assez prononcé. Il vivait avec sa vieille mère : "mamatche" de qui les gamins se moquaient un peu. Le dimanche après l'office nous nous retrouvions dans une pièce de la cure. Des jeux de société étaient à notre disposition. Et ce qui me réjouissait, des albums de bande dessinée : "Tintin et Milou", "Bibi Fricotin", "Les pieds nickelés"... En bonne saison, nous jouions à la balle pelote sur la place. Pour inciter les gamins à assister aux offices et à communier, le curé distribuait des points. Une fois l'an, une réunion avait lieu pour la distribution de cadeaux divers. Payés de sa poche, bien sûr.
Les "quiquines de poupousse", pardon, les gamines, ce n'était pas son rayon.
Durant deux années, le matin avant l'école, notre curé donnait des cours préparatoires à la communion solennelle. La médiocrité des réponses à ses questions devait générer souvent chez lui un taux d'adrénaline assez élevé. Au moment de la communion, il s'invitait dans les familles pour la dégustation d'un morceau de tarte. A cette occasion, il remettait un cadeau. Devinez : un paquet de douze cigarettes de la marque "Belga". De quoi pouvoir jouer à l'homme. Bien sûr, je n'ai pas raté l'occasion.
Traditionnellement, en période d'hiver, les paysans se réunissaient en soirée chez l'un d'eux pour jouer aux cartes. Notre curé, "biqteu" (joueur) acharné, y participait fréquemment. A ce qu'on racontait, c'était un tricheur éhonté (un agon). A la fin de la soirée, il distribuait ses gains mal acquis aux enfants de la maison.
Sacré Joseph. Il repose, avec sa mère, au pied de l'église. Je m'arrête parfois devant sa tombe.
Publicité
Publicité
Commentaires
P
F
M
T
M