PENSIONS ET GROS SOUS.
"Soyons sérieux. On veut travailler de moins en moins longtemps et recevoir une pension plus élevée. C'est impossible. N'importe quel gouvernement n'y arrivera pas. "
Réflexion motivée d'une lectrice de mon quotidien suite à une enquête réunissant 11.000 personnes. 4 Belges sur 10 espèrent arrêter de travailler avant 60 ans tout en touchant une pension plus substantielle.
D'un point de vue réaliste on ne peut que donner raison à cette dame. Mais on peut aussi se poser la question de la raison du désamour de beaucoup de travailleurs par rapport à leur boulot.
Quand j'étais âgé de quelque 40 ans je disais déjà : "A 60 ans j'arrête". Malgré le fait que j'aimais mon job. Et à 59 ans, en ayant marre de jouer les utilités, j'ai sauté le pas en profitant du statut de prépensionné moins onéreux. Si j'ai perdu un peu d'argent, jamais je n'ai regretté ma décision.
Réforme des pensions à l'étude
Je me souviens d'un temps relativement lointain où l'idée prévalait que tout le monde bénéficierait un jour de la retraite à 60 ans. Peu de personnes dépassaient l'âge de 70 ans. Trouver l'argent pour les pensions ne présentait de ce fait pas de problème. Mais voilà, il y a maintenant tous ces vieux, dont je suis, qui à plus de 80 ans refusent de partir pour cet ailleurs d'où on ne revient pas. Ce qui change la donne. Les politiques sont conscients du problème et cherchent depuis plusieurs années des formules pour colmater le tonneau des Danaïdes. Il y eut d'abord l'offre d'octroyer un bonus à ceux qui resteraient au travail jusque l'âge de la retraite.
Un groupe de travail s'est livré actuellement à une étude pour trouver des solutions pour maintenir le navire à flots. Vu la complexité, je ne retiendrai qu'un point très important. Il est suggéré de reporter l'âge de la retraite à 66 ans en 2020. Et 67 ans en 2030. Et pourquoi pas 100 ans en 2100 ? Vivre plus longtemps pour travailler davantage, est-ce cela le progrès ?
Prendre l'argent où il se trouve
Il n'est quand même pas normal que le fonds de pension premier pilier soit alimenté par les travailleurs actifs. Et comme les sans emploi sont de plus en plus nombreux, "l'alimentation" en est à fortiori plus que problématique. Il me semble normal d'imposer une participation de solidarité à ceux qui sont "scandaleusement riches". Selon les dernières statistiques, il y aurait en Belgique 94.500 millionnaires hors habitation en 2013. Soit une augmentation de 11.900 unités par rapport à 2012. Ce n'est pas la crise pour tout le monde.....