3 novembre 2011
SOUVENIRS MILITAIRES
Suite à la tension internationale, le service militaire passe en 1950 de 12 à 18 mois. Et, en 1951, 24 mois. Né le 22 janvier, j'aurais gagné 6 mois en naissant 1 mois plus tôt. Le 1er août, je me retrouve, avec disons 300 gars, à la gare de Liège Guillemins. En route pour la caserne de la Chartreuse. Une immense cour remplie de ploucs en attente. Désigner individuellement au micro la chambre de chaque type, ça prend quelques heures.
Les 6 premières semaines sont sans histoire. Me voilà alors désigné "technicien administratif". Finis les exercices. Ma chance n'aura duré qu'un mois. L'organigramme des stratèges me désigne alors pour l'écolage de camion. Donc avec un handicap d'un mois. De plus, personne de ma compagnie parmi les élèves. J'en ai pris un fameux coup au moral et pour longtemps. Un épisode amusant quand même. Nous nous trouvions aux environs de Liège. Quelques chauffeurs, mon moniteur compris, vont rejoindre un café. Au retour, il semble m'oublier. Je grimpe dans un camion et me voilà parti pour Aix-la Chapelle. Je suis revenu avec une équipe de foot récupérée à Aix. Rentrée à 19 heures. Personne ne s'est rendu compte de mon absence.
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Destination l'Allemagne.
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Evidemment, je n'avais pas mon brevet de chauffeur au moment où notre régiment est transféré en Allemagne. A Hemer, 200 km au delà de Cologne. 8 heures de train jusque Bruxelles pour les permissionnaires. Bon, je m'égare. Notre arrivée à la caserne est certainement mon plus mauvais souvenir. Même scénario d'appel qu'à Liège et je remarque que mon nom n'est pas cité. Je me retrouve seul dans cette immense cour. Enfin, pas seul, une autre victime est à quelques dizaines de mètres. Des gradés passent constamment sans paraître nous voir. Finalement, l'un d'eux vient vers nous et se renseigne. En ce qui me concerne, n'ayant pas eu mon brevet je n'avais pas d'affectation. On se débarrasse de moi en m'attribuant une fonction de fourrier adjoint. Pour aider le titulaire qui n'avait déjà rien à faire. Un jour, le capitaine me désigne pour laver sa voiture à sa résidence. Mon travail ne satisfait pas Madame qui se plaint de ma réaction à ses doléances. Voilà comment j'ai perdu ma bonne planque.
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Retour en Belgique.
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A la mi-février une partie du régiment revient en Belgique, à Charleroi en fait. Pour les soldats, les cigarettes étaient libres de taxe en Allemagne. On s'était enquis du passage à la douane. No probleem, avaient assuré des gradés. Résultat, tout à été saisi à Aix. Il y en avait un tas incroyable à même le sol.
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Une vie sans histoire.
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Le service ayant été ramené à 21 mois, je suis resté cantonné à Charleroi pendant 13 mois. 11 mois sans histoire. Et puis, devinez : me voilà à nouveau désigné pour l'écolage camion. A 2 mois de la fin. J'ai raté mon brevet. Et maintenant, je me déplace toujours en mobylette, je ne sais pas conduire.
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