J'ai déjà évoqué précédemment le fait que l'instituteur assurait l'enseignement des enfants de 6 à 14 ans. Les villages plus importants disposaient de deux classes soit de une à quatre et de cinq à huit. Mon instit avait un avantage, sa maison, propriété communale, jouxtait l'école avec une porte donnant accès à la cour de récréation. Du boulot à domicile en somme. Deux fois par jour, assez régulièrement, il rentrait chez lui après avoir donné des exercices aux élèves. Pour une durée de 30 minutes bien souvent. On était sages et disciplinés à l'époque. (On ne rit pas). Trois religieuses disposaient aussi d'une maison. L'une enseignait pour les gardiennes, la deuxième pour les filles, la troisième... la popote et le reste. Sa journée terminée à 16 heures, l'instit disposait de loisirs importants. Une volière était adossée au mur séparant les cours d'école. Mon instit élevait aussi trois chèvres sur un terrain accédant à la cour. En bout de préau, il avait installé une mini étable. Ceci était dû à la guerre. La pauvre vache n'aura sans doute plus jamais connu les verts pâturages. Un grand jardin , des ruches voilà de quoi meubler ses loisirs.
Nous avons tous "profité" de cours de jardinage : bêchage et, horreur, sarclage manuel. L'instit fit un jour appel à l'aide de quelques élèves pour la récolte des pommes de terre. Ceux-ci coltinaient les mannes qu'ils renversaient dans la classe sur l'estrade. Je ne faisais pas partie des "récolteurs"
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NOUVELLES AVENTURES DE FIRMIN.
Il faisait très chaud ce jour là. Un élève se plaignit :
-J'ai soif.
Firmin intervint :
-Veux-tu que je pisse dans ta bouche ?
- Oui, répondit Jean.
Firmin sort son instrument, mais Jean se retire au moment crucial. "Stupeur et tremblement" une grande flaque se répand sur le sol. Evidemment, la nouvelle arrive aux oreilles de l'instit par un élève ouvrier. On devine la suite.
Que l'on m'excuse pourcette narration un peu crue, sans jeu de mots, mais comme disait Gabriel Chevalier l'auteur de Clochemerle : "Je n"écris pas pour ma petite soeur".
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Une blague scolaire pour conclure.
L'!nstit, pas le mien, voulait donner un exemple de la notion d'éternité. On dit qu"un enfant naît chaque seconde en Chine. Supposons que tous les Chinois se mettent en marche vers la Grande Muraille. Toutes les secondes l'un d'entre eux saute dans le vide. Et voilà l'éternité. Alors, du fond de la classe un élève demande : "Comment font-ils "ça" en marchant?".