19 juin 2011
HISTOIRE DE CLOCHES
Dialogue imaginaire
- Salut gamin, et alors les examens ?
- Bof ! Tu me connais, tout baigne pour le génie de la famille.
-Si tu le dis, petit modeste.
- Touché ! Si tu me racontais plutôt l'histoire des cloches. Un copain me disait qu'il n'y en avait qu'une avant.
- Qu'est ce qu'elle devait avoir comme boulot à Pâques! Elle devait certainement effectuer au moins deux voyages pour s'approvisionner en oeufs.
- Si tu n'es pas sérieux...
- Tu vas me sonner les cloches? Bon, je t'écoute.
- Les ancienss racontaient qu'une cloche avait été enlevée pour la soustraire à l'ennemi.
Lors de quelle guerre? Mystère. Elle aurait été jetée à l'eau dans la rivière à un endroit qu'on appelle "le gouffre". Pour moi, c'est une légende.
- Avec les moyens modernes, on l'aurait bien récupérée maintenant.
- Exact. En 1945 ou 46, le curé demanda à ses paroissiens s'ils n'avaient pas de vieux objets en cuivre. Sans doute le cuivre remis par les paroissiens ne constitue pas la totalité du métal utilisé mais, en tous cas, une cloche de 450 kg a été forgée.
- Et tu l'as vue cette cloche ?
-Bien sûr. Je la revois, clinquante. Un vrai bijou.
Elle a été baptisée par l'évêque. Son prénom, Pelagie le patronyme de la mère du curé.
Pour la petite histoire, mon apport en métal a été de 6 kg, 600 douilles de cartouche de fusil de l'armée allemande.
- Comment as-tu récolté ce butin?
- Lors de la débâcle allemande, juste après la libération, je courais dans le fossé de la grand-route. C'est ainsi que j'ai fait ma récolte. J'ai décortiqué ainsi 600 cartouches dans un étau.
- Quelle patience !
- Oui, enfin. Je voulais encore te dire, j'ai revu la cloche quelque vingt ans plus tard. J'étais monté au clocher pour la décrocher (elle était coincée en position haute en sonnant).
Quelle déception de la voir toute ternie, recouverte de vert-de-gris et d'excréments d'oiseaux. Qu'est devenue la brillante cloche de mon enfance?
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